mercredi 6 août 2008

L'autre homme


L’homme que tu vois là tout les soirs l’est tout autant que toi…
lorsque la nuit étend son épais voile au hasard il reste là, allongé…
Cœur en bandoulière, sillon creusé par la vie que le bitume n’a pas soigné
Ravagé par les coups du sort et disqualifié d’une partie ne se jouant qu’en une fois

Par delà les montagnes, au-delà des frontières souffle l’amer thune
Les brillants esprits de la fée licité polluent tous les paysages
La misère culmine et les sans –suent pour trouver vers le bonheur un passage
Une discrète attention un instant donné, il ne demande pas la lune

Dans ces rues où les seuls éclairs tendres jaillissent des yeux de son chien, il marche
Faisceau irradiant, ce regard l’aide à supporter ce froid où la chaleur humaine a disparu…
S’arrêter un jour de boire pour sortir de tout cela, il rêve qu’il n’est plus dans la rue…
Son sommeil seul tapis volant vers d’autres réalités souvent le lâche…

Chaque nuit, fuyant la mort alité, il rêve de planter des fleurs sur le bitume
Erigeant son imagination seul étendard majestueux face à l’adversité
Cette rue où il faut être coriace, qui a souillé tant de belles amitiés
De projets en chrysalides avortées il a fini par user tous ses rêves

En attendant ce jour où il va faire si froid
Que telle une étoile qui Fulmine le monsieur s’en ira
A pas feutré, la tête basse quittera la pièce qui se joue déjà sans lui
Cette in-humanité qui nous conduit et de laquelle il a fuit

Et comme seule erreur sur sa copie trop vite rendue
Il ne comptait pas sur ta peine, laisse en épitaphe sa main tendue
La solitude opère et c’est zéro le résultat
Fondent les lumières sur ce monde qui avance sans lui…

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ouah ! Très beau !!!!