vendredi 5 septembre 2008

L'AMER VALSE


A marée basse le sable ondule
Et laisse choir algues et nodules
Les mouettes crient, les amours passent
Sur cet été qui te laisse lasse

Trace du temps qui te dépasse
L'eau qui s'écoule à marée basse
Creuse des sillons de sable doré
Sur cette plage au sol iodé

Et le vent souffle sur tes joues
Surface lisse et sans remous
Où peut-être un baiser à l’horizon
Les sirènes du futur déposeront

Quand le levant te laisse à quai
L’amer écume toutes tes rêveries
Le vent du nord te ramène en vie
Envie de tout ce que tu tais

Les pieds dans l’eau retrouve l’envie
La mer est lasse de tes non dits
Et dans les prémisses du couchant
Tu rêves en boucle du levant

A l’assaut des nouveaux courants
Larguer les voiles, lâcher du lest
Souffle le vent chaud soleil brûlant
A en crever la voûte céleste

De souvenir en défilé d’existence
Jette une dernière salve de tes sens
Avant de revenir a la source
Du quotidien qui te fait ours

La ville est bien loin de ces lieux
Tout va trop vite pour tes dieux
Battement de cil du grand large
Et ce raz de marée qui te charge

Quand l’être humain à la dérive
A oublié que sur l’autre rive
Le cœur du monde bat la chamade
Pour nous faire vivre une vie moins fade

Ivre de grandeur sans nostalgie
Cherche à dépasser l’infini
La suffisance comme un rempart
Cuirasse en toc ! Il est trop tard…

LE PROMENEUR

les paupières lourdes et l'air contemplatif
contempler le monde qui se déverse là
toutes ces âmes dans la ronde qui arpentent sans éclat
passent sur les mêmes traces, trop sourdes pour êtres réceptives

de cette belle cavale sur le temps qui coule
d'évitement de regard en vertige qui nous saoûle
assis sur le bord de la route, insensible à la houle
Prendre le temps de voir ce monde et mes larmes qui roulent...

Je mate le chemin des hommes, éternellement tournoyer
sur des raisons qui s'obstinent toujours à essayer
de narguer le vide à grand coup de parole
La peur du silence, les souvenirs qui racolent...

Toujours les mêmes trajectoires et toujours recommencer
la routine qui rassure le destin coutumier
des cris , des haines, des gens qui passent
des coups de klaxon et face à moi le temps trépasse

L'art des lettres comme arbalette, les insultes volent
lézardent les nerfs des passants, l'amour s'étiole
Flot de paroles, monsieur tout le monde sort de ses gonds
La télé n'est pas là pour attiser les haines de ces moribonds

Car la lucarne le sait, la larme plaît ça peut renflouer
les peines, les maux, sur leur culs peut les clouer
Cerveaux insipides fondent à vue d'oeil comme le permafrost
Lénifiant les êtres, idées téléguidées aux avant postes

La vie c'est aussi trouver la solution
Au bord de la route, cultiver son introversion
Nouveaux horizons les blessures en sourdine
rideaux sur l'oraison, je repars sur les cimes

Des maux de ces hommes en faire des lambeaux
et glacer tous ces mots qui ne sont pas de trop
L'enfer c'est les autres les aimer c'est les fuir
Puis revenir vers eux pour les revoir luire