Approche-toi un peu de moi, dans les aurores qu'on aille
danser
Cracher les baiser de cyanure et étouffer tous les orages
Moi je n'ai qu'un château de carte et les blessures du passé
Pour te promettre monts et merveilles, écarteler tous les
nuages
Si je suis blanc à la lumière, ma forêt sombre tente une
approche
A la lueur des méandres de la grande route où l’on
s’accroche
Sous ta peau de fragilité, la cuirasse est douceur de fer
Dans la rigueur de ton échine, la peur se crash dans l’amer
Et ce matin tout endormi, ou la lune crache son insolence
Elle ne sait pas que tout s’écrit, même dans le noir de son
silence
Dame terre est là droit devant moi, je marche et mes peurs
calenches
Je pense à la cime de tes reins, à l’amour propre de
l’avalanche
Si un corps était mon destin je choisirais ta décadence
Même un peu dure et abîmé, ta ligne de vie m’est destinée
Si j'arpente un peu ta crinière c'est qu'elle est fruit de
la lumière
Au corps à corps, a contre peau, je suis en lutte à contre
fièvre
Toi petite fée dure de rocaille, tu deviens flute
traversière
Chevauchant l’aube rose amer je sens ton sourire décisif
De terre aride en mer d’huile, ton corps se met à gazouiller
Un flot de tendresse cachemire, ton regard s’offre à mes
récifs
Mes vagues à l’homme, mes champs d’effroi se noient au creux
de tes écueils
Sisyphe s’est éteint dans la nuit, durant le temps d’une
bataille
Incendie à la cime des collines, soubresaut sur fleur d’abandon
Brisé la roche et ses périls, Ton armure fond à l’horizon
Remonter ton cœur chaque jour, et l’arracher à dame peur
Surfer sur le fleuve au long cours de la folie de croire
toujours
Que dans un recoin, un détour, une chrysalide s’ouvrira
Ouvrant ses champs libres d’éclats, aux papillons qui traînent
en moi
Fleur du risque je
t’effleure dans un rêve ou dans la pénombre
Quoiqu’il arrive de mes doigts, ton corps de feu est leur
mappemonde
Caresse ou claque dans mes yeux, je darde les tiens en
sourdine
Comme l’ange chercherait les cieux pour y faire fondre une
carabine
Si l’amor est un risque à prendre, il rend vivant même
l’incrédule
Lâche un peu les rennes de la fronde, lâche toi au vent ma libellule
Si dans ce vrac je jette ma ligne pour y pêcher tes
crépuscules
C’est ton ressac, petite féline qui charme mes nuits les
soirs de brume
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