samedi 3 avril 2010

Le confident du soir




Une souche se détache à l’horizon de lumière
De sa terre d’origine l’homme à fait un cimetière
Sans penser qu’était là un témoin silencieux
De ce monde millénaire qui s’est crevé les yeux


Sous l’hombre de la lame il n’est plus qu’épluchure
D’ l’imaginaire des hommes, vanités sous l’encolure
Quand le tranchant du stylo fait saigner les prunelles
Tachons au mieux de faire que l’exaction soit belle

Et c’est en dégainant ce crayon sous la nuit charbonnière
En escadrille les mots ont les crocs de lumières
Raviver la mémoire de sa cime à crinière
Froid d’automne sur la brise de deux milles millénaires


Au jour où il fut une graine, dans le limon de cette terre
Alter égo de ses peines, un p’tit homme en fit un frère
A plein phare, le soleil murmura ses rayons
De cet éclat des possibles, l’arbre poussa dans ce layon
Petit homme, fier comme un couguar y tatoua son prénom


Quand un jour terre promise devint terre compromise
De ce trafic pas chic pour ce chouette confident
Des caprices et malices de notre petit enfant
On vend l’homme on vend l’âme mais aussi notre assise
Terre des arbres en bouquet, pèsent pas lourd dans la mise

La flèche s’est retournée contre l’arbre à lettre
Cupide don des hommes, flamme d’indifférence
Accroché petit homme suspendu à son hêtre
Pluie des yeux de l’enfant sur cette souche-potence

Sur l’enfer c’est les nôtres sur l’enfer c’est les nôtres
Grave l’enfant stoïque dans l’armure du vivant
Qui restera en lui comme son seul confident
Qui restera en lui comme son seul confident

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