mardi 26 janvier 2010

LE TEMOIN SILENCIEUX

Voici sous cette belle nuit la petite vie d’un bon
Bonhomme de chemin dans les ténèbres sans rebond
Il regarde les hommes qui continuent sans lui
A vivre dans un monde sans un regard pour lui

Aux passants convertis à l’immuable profusion
Qui sous leur regard se demandent où est la haine du mecton
De son sourire fragile Il riposte transi
Par son émerveillement, des patchworks de la vie

Petite étoile d’la nuit, il arpente la rue
Sans but mais sans rancune, dans le vide détenu
Il regarde posé l’avenir des autres hommes
Qui si vite s’est tracé en oubliant sa pomme

Assis sur le muret à côté de l’église
Avec pour seul trésor sa petite valise
Il regarde les gens qui échangent et devisent
Sous couvert d’être humain, les âmes sont bêtises

Il s’efforce de prier, ceux qui l’ont oublié
Dans leur dieu, ils apaisent leur insensibilité
Il sourit naïvement aux chalands du clocher
Qui le prennent pour un cloche, pas b’soin d’deviser

Prisonnier indolent dans leur Cosmos autiste
Philanthrope indulgent sous la houlette des bourses
Et les couilles face aux vents de l’hiver, ils déboursent
Face aux clochards célestes sous la lune destructrice

Mais de ce froid polaire dans le cœur des promeneurs
La violence est plus rêche que cet hiver de la peur
La pente est plus raide quand on est isolé
De la lumière de ceux qui ont les yeux crevés

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